Reporters Without Borders/Reporters sans frontières
1 September 2008
Journalist killed in Swat valley, situation getting worse in Bajaur and North Waziristan as well
Reporters Without Borders is outraged by the death of reporter Abdul Aziz of the newspaper Azadi (“Independent”) after being kidnapped by Taliban on 27 August in the Swat valley, in North-West Frontier Province. He was reportedly killed two days later during an air-strike by government forces on the Taliban camp where he was being held.
“The Taliban are responsible for Aziz’s death because they kidnapped him and held him in one of their camps,” Reporters Without Borders said. “This tragedy highlights the very tough conditions journalists face when working in areas hit by fighting between the Taliban and the security forces.”
The press freedom organisation added: “Journalists are the targets of violence and intimidation by all the belligerents in the Swat valley and the neighbouring Federally Administered Tribal Areas. We point out that, under the Geneva Conventions, combatants are obliged to protect civilians including journalists.”
It was the Taliban who announced Aziz’s death. A Taliban chief, Shamsher Mullah, said Aziz was killed as a result of an air-strike on the camp by government forces. An editor of the Azadi staff, Mumtaz Buneri, confirmed to Reporters Without Borders that Aziz was found dead in a Taliban detention centre in Peochar.
The Pakistani military denied that Aziz was killed during the air-strike. Local journalists told Reporters Without Borders that Aziz’s body bore no signs of bullet or shrapnel wounds, and that he appeared to have been killed by the force of an explosion because blood had flowed from his nose, ears and mouth.
Aged 33, Aziz went to Peochar to talk to Taliban leaders there and to ask why they had blacklisted him. “His name was on the Taliban list of people to be killed because he was a brave journalist who criticised Islamist militants,” Buneri said.
Reporters Without Borders is very worried about the fact that the dangers for journalists are growing not only in the Swat valley but also in Bajaur and North Waziristan, in the adjoining Tribal Areas.
As a result of a military offensive in Bajaur, almost all the local journalists working there have been forced to leave the area since the start of August, along with tens of thousands of civilians, in order to escape the fighting.
Speaking on condition of anonymity, a national daily correspondent who is holed up in the district of Dir said: “We could not leave our homes and it was impossible to contact anyone to get information. The Taliban have it in for us because they were used to intimidating us to get us to report what they said. When we learned that 10 Taliban had been killed, they made us say only one was killed. When the Taliban said they had killed 20 soldiers and we asked for proof, they refused to give us any (…) And their leaders used to interrogate us when our newspapers referred to them as Taliban. They portray themselves as God’s fighters, as mujahideen.”
Journalists working for news agencies and foreign media have been banned from North Waziristan. The ban, announced on 26 August by Ahmadullah Ahmadi, the spokesman of Taliban chief Hafiz Gul Bahadur, came at time when several news media wanted to do reports on the area in the run-up to the anniversary of 9/11.
“These people are dangerous for Islam, Muslims and the country,” Ahmadi said. “But the Taliban warmly salutes journalists who are patriotic and loyal to Islam and Muslims. Those who work for agents of espionage under the cover of journalism will be severely punished.”
— —————
Un journaliste tué dans la Vallée de Swat
Reporters sans frontières déplore une dégradation de la situation à Swat, à Bajaur et au Nord-Waziristan
Reporters sans frontières dénonce la mort d’Abdul Aziz, correspondant du journal Azadi dans la vallée de Swat (Nord-Ouest). Après avoir été kidnappé le 27 août 2008 par des taliban, il aurait été tué deux jours plus tard lors d’un bombardement de l’armée pakistanaise.
“Les taliban portent la responsabilité de la mort de ce journaliste pour l’avoir enlevé et séquestré dans l’un de leurs camps. Ce drame est révélateur des conditions très difficiles que doivent affronter les journalistes pakistanais dans les zones touchées par les combats entre les taliban et les forces de sécurité. Dans la vallée de Swat et dans les zones tribales, les professionnels des médias sont victimes de violences et d’intimidations de la part de tous les belligérants. Nous rappelons que les Conventions de Genève obligent les combattants à protéger les civils, et notamment les journalistes”, a affirmé l’organisation
Le 29 août, la mort d’Abdul Aziz a été annoncée sur la base d’informations communiquées par des combattants taliban. Selon un chef taliban, Shamsher Mullah, le journaliste a été tué par des frappes aériennes de l’armée pakistanaise. L’un des responsables d’Azadi (Indépendant), Mumtaz Buneri, a confirmé à Reporters sans frontières que le journaliste avait été retrouvé mort dans un centre de détention des taliban à Peochar.
De son côté, l’armée a démenti que le journaliste avait été tué pendant un bombardement opéré par ses troupes. Des journalistes locaux ont expliqué à Reporters sans frontières que le cadavre d’Abdul Aziz ne portait pas de traces de balles ou de projectiles, mais qu’il semblait avoir été victime d’une crise cardiaque, vraisemblablement provoquée par le souffle d’une explosion. Du sang avait coulé de son nez, de ses oreilles et de sa bouche.
Abdul Aziz, âgé de 33 ans, s’était rendu à Peochar pour s’entretenir avec des responsables taliban pour comprendre pourquoi son nom avait été ajouté à une liste noire établie par les djihadistes. “Son nom était sur la liste des personnes à abattre car il était un journaliste courageux qui critiquait les militants islamiques”, a expliqué Mumtaz Buneri.
Reporters sans frontières est gravement préoccupée par la dégradation des conditions sécuritaires pour la presse dans la Vallée de Swat, mais également dans les zones tribales de Bajaur et du Nord-Waziristan.
Depuis début août et l’offensive militaire dans la région de Bajaur, la quasi-totalité des journalistes locaux ont été contraints de fuir leur lieu de travail, comme des dizaines de milliers de civils déplacés par les combats. “Nous ne pouvions pas sortir de chez nous et il était impossible de contacter qui que ce soit pour avoir des informations”, a expliqué sous couvert d’anonymat un journaliste de Bajaur qui s’est réfugié dans le district de Dir. “Les taliban nous en veulent car ils avaient pris l’habitude de nous intimider pour faire passer leurs informations. Quand nous constatons que dix taliban ont été tués, ils nous obligeaient à dire qu’il n’y en avait qu’un. Quand les taliban affirmaient avoir tué vingt soldats, et que nous demandions des preuves, ils refusaient d’en apporter (…) Et leurs chefs nous interrogeaient quand nos journaux écrivaient qu’ils sont des taliban, alors qu’ils se présentent comme des combattants de Dieu, des moudjahidin”, a expliqué ce correspondant d’un quotidien pakistanais.
Enfin, les taliban ont interdit, depuis le 26 août, aux journalistes travaillant pour des médias étrangers ou des agences de presse de pénétrer dans la zone tribale du Nord-Waziristan. L’annonce faite par Ahmadullah Ahmadi, porte-parole du chef taliban Hafiz Gul Bahadur, intervient alors que plusieurs médias souhaitaient enquêter dans la région avant l’anniversaire des attentats du 11 septembre 2001. “Ces personnes sont dangereuses pour l’Islam, les musulmans et le pays. Mais les taliban saluent vivement les journalistes qui sont patriotiques et loyaux à l’Islam. Ceux qui travaillent